La vie meilleure, Etienne Kern

Je répète " Je n'ai pas peur, je n'ai pas peur , je n'ai pas peur ", mais je suis encore accrochée à la peur, par trois fois. A la place je dirai donc que "je suis sereine". Je fais du Emile Couet. J'appuie par le mot sur l'imagination, j'ouvre une porte, un asile, un espoir. C'est formidable, il suffirait d'y croire ! Jusqu'où le langage est-il performatif ? Quels territoires intimes et sociaux peut-il conquérir ? Comment le rendre tuteur ? Etienne Kern retrace le parcours, romancé, de la vie d'Émile Couet, l'invention de sa méthode : pourquoi, comment, jusqu'où ? La vie meilleure, une illusion ? Et le temps de le dire " la vie meilleure, la vie meilleure, la vie meilleure " ? * " J'ignore pourquoi j`insiste sur ce mot, comptoir. Mais c'est l'image qui me vient, je ne vois plus que ça, cette longue barrière qui nous sépare, avec Émile penché là, ce geste lourd, les deux paumes à pl...