L’urgence et la patience, J.P Toussaint.

 Récit d’un rapport à la création, au souffle qu’est le texte qui peu à peu devient, Jean-Phillippe Toussaint revient sur son premier contact à l’écriture et analyse le rapport qu’il a à la fiction. Dans ces zones infra-textuelles, nous plongeons avec lui, dans et hors du monde, là où affleure et se construit l’objet littéraire à part entière.  


« La scansion qui s'installe alors, les mots qui s'emballent, qui foncent, se précipitent sur les traces du pur-sang, le rythme heurté, saccadé, de la phrase, calqué sur le galop du cheval, ont quelque chose à voir avec le souffle qui manque, on est l'auteur, le lecteur, les poursuivants, la phrase littéralement, à bout de souffle.

 A côté de ces scènes qui s'écrivent dans l'urgence, il y a les moments où l'on n’avance plus, où le vent est tombé, où l’on est irréparablement encalminé. C'est là qu’il faut être persévérant, s'accrocher, serrer les dents, continuer à ne pas y arriver, car l'urgence progresse sans cesse, continue de travailler souterrainement, l'énergie s'accumule ».

L’urgence et la patience, Jean-Philippe Toussaint, 2012.



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