Des gens sensibles, Éric Fottorino

Il semble n'y avoir rien eu et pourtant tout y est, par l'écriture, définitivement joints devant l'essentiel, le récit quasi rêvé d'une rencontre, d'une enquête, d'une époque. Paris, 1990, Jean Foscolani dit Fosco s'apprête à publier son premier roman - Des gens sensibles. Par le récit de cette ascension littéraire, Éric Fottorino creuse ce qui lie des êtres, cette quête devant la part d'insurmontable que chacun porte en soi. Une fois la dernière page tournée, on sent combien ce roman est imminemment modianesque : la recherche d'un lieu comme carte d'une identité - l'observation du proche par le lointain, plaque tournoyante des humanités incarnées. C'est un très beau texte, humble, sur fond de drame algérien et de foi en les mots. - " Parfois j'appelle de vieux amis pour leur demander de me raconter Clara, de me raconter Clara et Said, Clara, Saïd et moi. Je sens leur surprise. C'est si loin, me disent-ils, plus de trente ans...