Un bruit de balançoire, Christian Bobin.

Ici et là, quelques extraits du recueil de Christian Bobin qui se grappillent comme on se délecterait d'un bon fruit frais en plein été assis sur la pierre d'un vieil escalier rongé par le temps... 

On y trouve l'enfance...
"Lire quand on est enfant, c'est quitter sa famille et devenir jeune mendiant, tendre la main aux princes de passage. C'est aller en Sibérie, avec loups et cris de neige, si loin que votre mère ne vous retrouvera plus, criant "à table" dans le désert, loin, très loin du petit contemplatif aux yeux brun-vert gelés comme un lac" (page 58). 

la vie...
"La vie passe à la vitesse d'un cri d'oiseau. Et puis il y a cette lenteur hypnotique des nuages. Cette poitrine ouverte dans le bleu et ce cœur enneigé qui s'offre à notre cœur" (page 24).

le bonheur, inattendu..."Un fil d'or qui vogue dans l'air blanc de la page. Vous l’attrapez, vous le tirez et c'est un soleil qui vient. Et par instants c'est l'ouverture du cœur à un autre monde dont on ne sait rien, sinon qu'il est mêlé à celui-ci comme l'air à la chevelure d'un saule pleureur" (page 39).

la lecture..."La lecture est un billet d'absence, une sortie du monde" (page 59). 

l'écriture... "Ecrire-frapper l'une contre l'autre deux cymbales de silence" (page 25). 

la poésie... "Ce que nous avons perdu repose dans les livres enneigés des poètes [...]" (page 27).

la beauté de la création artistique, artisanale ... 
"Les calligraphies de Ryokan ressemblent à ces filaments qui apparaissent entre le monde et nous, quand nous pressons nos pouces sur nos paupières closes.  Alors c'est vrai que désormais on ne verra plus d'écriture manuscrite, plus de main humaine et qui danse, nulle part, c'est vrai?" (page 48). 





 

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