Francis Bacon à l'oeuvre : Larry Tremblay, Tableau final de l’amour.
C’est en s’inspirant librement de
la vie de Francis Bacon que Larry Tremblay imagine la recherche artistique
viscérale qui s’est emparée du peintre au moment où l’amant, qui lui a servi de
modèle, s’est introduit par effraction dans son atelier en pleine nuit.
Ecrit comme une longue lettre
posthume de leurs errances tumultueuses adressée par Bacon à George Dyer, suicidé
la veille de l'inauguration de la rétrospective consacrée au peintre en octobre
1971 au Grand Palais, ce texte lie intrinsèquement l’œuvre et la vie.
Obsédée par le corps, par les non-dits et les paradoxes inconscients qu’il contient, l’œuvre de Bacon est montrée comme une œuvre incessante : l’infinie poursuite d’une forme au retournement d’un sujet.
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« FB - Je ne dessine pas. Je commence à faire toutes sortes de taches. J’attends ce que j’appelle « l’accident » : la tache à partir de laquelle va partir le tableau. La tache c’est l’accident. Mais si on tient à l’accident, si on croit qu’on comprend l’accident, on va faire encore de l’illustration, car la tache ressemble toujours à quelque chose. On ne peut pas comprendre l’accident. Si on pouvait le comprendre, on comprendrait aussi la façon avec laquelle on va agir. Or cette façon avec laquelle on va agir, c’est l’imprévu, on ne peut jamais la comprendre : « It’s basically the technical imagination » : « l’imagination technique ». J’ai beaucoup cherché comment appeler cette façon imprévisible avec laquelle on va agir. Je n’ai jamais trouvé que ces mots-là : imagination technique. Vous comprenez, le sujet est toujours le même. C’est le changement de l’imagination technique qui peut faire se « retourner » le sujet sur le système nerveux personnel? », Marguerite Duras s’entretient avec Francis Bacon» La Quinzaine littéraire, 16-30 novembre 1971.
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