La part des nuages, Thomas Vinau.


Choisir un roman de Thomas Vinau, c’est être confronté au dilemme de l’enfant qui se perd devant l’étale de bonbons d'une confiserie. Je jette mon dévolu sur La part des nuages avec sa cabane en bois sur la couverture, qui appelle à l'ailleurs, à l'insouciance, aux lieux de retrait où il fait si bon d'être seul pour y dévorer un livre… Découvrir un auteur, bien que connu, est toujours un instant volé à l’ordinaire... Puis j'ai toujours rêvé d'une telle cabane ! Aujourd'hui, j'ai remplacé les confiseries par les livres et ma cabane n'est que fantasme imaginaire.

Assez vite, le roman séduit par le rien, cet infini de petites choses à observer qui donnent corps à nos vies : "Ce jour-là ne fut le jour de rien. Justement."

On y croise le quotidien d'un père quitté par sa femme qui survit à un emploi morose et à la place vide qu'a laissée l'être enfui. Mais Noé, son petit garçon, rend la vie plus belle ! Il ouvre un temps lent où l'on peut s'arrêter, regarder les nuages, rêver : "Au-dessus de sa tête, à perte de vue, l'immense bleu immense parsemé ici et là de ces beaux nuages dodus d'après l'orage. Tous replets et joufflus".

L'écriture est simple, comme celle qui se fait sur un coin de table, l'œil affûté et le stylo grattant un reflet du monde... Il ne s'y passe pas grand-chose, et cela peut paraître facile, mais une fois la dernière page lue, on en garde une saveur agréable.

On a pris le temps, on a regardé autrement ce que nous ne prenions plus le temps de regarder... Le narrateur, Joseph, dégage quelque chose de sympathique, d’humble. Il est attachant ; c'est le bon pote qui nous traîne dans la campagne un soir frais d'été et avec qui nous parcourrons délicieusement un bout de chemin !


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