La danseuse, Modiano
"Elle était assise au fond de la nef. Peu à peu, elle retrouvait son calme et la même sensation qu'au studio Wacker quand elle faisait ses exercices : la sensation de reprendre la maîtrise de son corps". Les romans de Modiano sont toujours une déambulation, l'écriture d'une recherche dans le temps et l'espace que ses personnages arpentent depuis des années. Il y a une religiosité du souvenir, des parcours rituels, des sonorités. Son dernier texte, La danseuse, ravive l’image d’une femme disparue qui le hante, donnant conjointement corps à l’absence et à la présence, permanences historiques à son œuvre. Chaque mot est une avancée et paradoxalement chaque pas, une dérobade. Pour savoir, il faudrait inlassablement s’approcher, déjouer les pièges de l’amnésie partielle, marcher toujours plus près, écrire et danser contre. Ce qu’il fait. Le travail de la forme, l’agencement des mots comme ceux des gestes de la danseuse sont une construction de sens. Jamais l’